Selon M. Linard (1990), l'espace représente le contexte de formation et le temps l'histoire de la formation. Comment, avec, d'une part, le développement du Web, des plateformes numériques et du Web 2.0, et, d'autre part, l'augmentation constante du nombre d'étudiants à l'université et particulièrement en anglais Lansad (phénomène de massification évoqué par L. Terrier et C. Maury, 2015), espace et temps peuvent-ils être combinés pour constituer pour nos apprenants de langues un ou des lieux d'apprentissage ? Et le centre de langues reste-t-il alors le centre des apprentissages ou ne devient-il pas un lieu virtuel (Rivens Mompean, 2014) ?
Nous aborderons, dans un premier temps, ce que recouvrent les notions d'espace et de temps et les questions qui leur sont le plus souvent associées : la distinction soulignée par S. Baruk (1983) entre espace et spatialisation, et entre temps et temporalité ; la nécessité (Charlier, Deschryver & Peraya, 2004) voire la difficulté (Soubrié, 2008) d'articuler présence et distance, ou de créer "de la présence à distance" selon Jézégou (2010) ; l'opportunité de "mieux utiliser les espaces (mobilité, présence-distance) et les temps (flexibilité, synchrone-asynchrone)" indiquée par Lebrun (2014).
Dans un second temps, nous examinerons quelques dispositifs de formation en anglais qui sont implantés dans notre université : présentiel amélioré (pour reprendre la typologie Competice, Haeuw, 2002), dispositif hybride, dispositif d'autoformation guidée, à la lumière de ces deux paramètres que sont l'espace et le temps, afin de caractériser les lieux d'apprentissage proposés par l'équipe enseignante et les lieux d'apprentissage utilisés par les étudiants. Cela nous conduira à nous interroger sur le rôle et la place du notre centre de langues à l'heure actuelle avec la dématérialisation effective des ressources pédagogiques mises à disposition des étudiants.
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