L'impact des séries télévisées américaines sur l'accent de deux apprenants d'anglais
Kossi Seto Yibokou  1, *@  , Denyze Toffoli  1, *@  
1 : Linguistique, Langues et Parole (LILPA)  (EA 1339)  -  Site web
université de Strasbourg
22, Rue René Descartes - Strasbourg -  France
* : Auteur correspondant

En dehors des espaces traditionnels d'apprentissage, les apprentissages informels en général (Cross, 2006 ; Shugurensky, 2007) et liés à l'acquisition d'une langue seconde en particulier (Sockett, 2014 ; Benson, 2016) ont fait l'objet de nombreuses études depuis le début du siècle. Certaines indiquent que les médias, notamment les séries télévisées américaines, auraient un impact sur l'acquisition lexicale des apprenants dans le cadre de l'apprentissage informel de l'anglais en ligne (Milton, 2008 ; Kusyk & Sockett, 2012.), mais les études portant sur la répercussion des séries sur la prononciation sont rares. Alors que des chercheurs comme Chambers (1998) réfutent l'effet de la télévision sur l'acquisition d'accent, les études de Stuart-Smith et.al. (2011) affirment le contraire : « Sometimes experiencing speech without the possibility for interaction, e.g. engaging with a favourite TV show, is related to language change [...] Exposure to non-interactive recorded speech can trigger short-term shifts in speech perception and production » (Stuart-Smith et al., 2011 : 1914). Nous cherchons ainsi à savoir si les séries télévisées américaines ont un impact réel sur la prononciation des apprenants qui y sont fréquemment exposés dans ces nouveaux espaces de l'apprentissage informel.

Cette étude préliminaire porte sur les productions orales de deux étudiants inscrits dans un centre de langue à l'université, qui suivent deux heures d'anglais par semaine dans ce contexte formel et qui visionnent très fréquemment des séries télévisées américaines pendant leur temps libre.

À la lumière des théories de l'exemplaire et de la convergence phonétique (Ettlinger, 2007 ; Nguyen & Delvaux, 2015), nous avons segmenté et analysé des signaux acoustiques obtenus à partir des enregistrements audio des ces deux étudiants, en fonction des phonèmes cibles permettant de différencier nettement les accents américain et britannique. Le rapprochement de ces analyses aux informations recueillies sur les apprentissages antérieurs, sur les activités en centre de langue et sur les activités d'apprentissage informel de l'anglais permet d'avancer des hypothèses concernant les acquisitions phonologiques liées aux différents espaces d'apprentissage fréquentés par ces apprenants.

 

 

 

 

 

Bibliographie indicative

 

Benson, P. (2016). Language Learning Beyond the Classroom. ELT Journal, 70(1), 110-113.

 

Chambers, J. (1998), ‘TV makes people sound the same', in L. Bauer and P. Trudgill (eds), Language Myths, New York: Penguin, 123-131.

 

Cross, J. (2006) Informal learning. San Francisco, CA: Pfeiffer.

 

Ettlinger, M. (2007). An exemplar-based model of chain shifts. In Proceedings of the 16th international congress of the phonetic science, 685-688.

 

Kusyk, M. & G. Sockett. (2012). From informal resource usage to incidental language acquisition: Language uptake from online television viewing in English. Asp, 62, 45-65.

 

Milton, J. (2008). Vocabulary uptake from informal learning tasks. The Language Learning Journal, 36(2), 227‑237.

Nguyen, N., & Delvaux, V. (2015). Role of imitation in the emergence of phonological systems. Journal of Phonetics, 53, 46-54.

 

Schugurensky, D. (2007). «Vingt mille lieues sous les mers»: les quatre défis de l'apprentissage informel. Revue française de pédagogie. Recherches en éducation, 160, 13-27.

 

Sockett, G. (2014). The online informal learning of English. Palgrave Macmillan.

 

Stuart-Smith, J., Smith, R., Rathcke, T., Li Santi, F., & Holmes, S. (2011). Responding to accents after experiencing interactive or mediated speech. Proceedings of the 17th International Congress of Phonetic Sciences (ICPhS), Hong Kong, 1914–17.


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